Вы здесь

Перехваченные письма. Роман-коллаж. Часть III. Арены Лютеции (А. Г. Вишневский, 2008)

Часть III

Арены Лютеции






Глава 1

В сторону Парижа

Борис Поплавский Из статьи «С точки зрения князя Мышкина»

Пятилетняя бабушка Николая Татищева однажды (в Париже) сочинила:

Quand le beau temp commence

Ça finit par la pluie.

Отец ее (важный чиновник) прочел через плечо и, степенно улыбнувшись, дописал стихотворение:

Chantons donc la romance

Sous le parapluie[27].

Кто они были эти люди: дети с орденами, дети с бородами, дети с саблями…

Дневник Елизаветы Алексеевны Нарышкиной

Le 11 juin 1925 Finlande

Me voici entrant dans une nouvelle phase de mon existence et la commençant à 86 ans! Est-il possible que j'aie pu vivre si longtemps et que ce soit toujours le même moi qui aie passé par tant de transformations? Est-il possible que je sois demeurée consciente à travers les coups redoublés qui ont façonné ma vie? Oui, c'est bien moi – et j'en ressens la responsabilité que j'apporterai au grand jour qui fixera mon avenir éternel. Dieu m'a donné un esprit lucide et j'ai toujours su qu'il en était ainsi – mais ma volonté est de nature faible pour l'obéissance et suis emportée par mes désirs terrestres. Je sens la main de Dieu qui m'a guidée, je le remercie pour les entraves et les souffrances qui m'ont été autant de bénédictions de Sa grâce et j'ose compter que son amour n'est pas rebuté par mes infidélités sans nombre et qu'il me gardera jusqu'au bout![28]

Елизавета Алексеевна Нарышкина – вдовствующей императрице Марии Федоровне

Le 10 juillet 1925 Bois-Colombes, 44 rue Jean-Jaurès, Seine

Madame, Votre image m'a suivie pendant tout le cours de mon voyage et je n'ai fait que penser avec reconnaissance et tendresse à toutes Vos bontés pour moi, pendant les jours trop courts qui m'ont amenée auprès de Vous.

Merci encore, Madame, merci toujours pour la joie que j'en ai ressentie.

Pendant ce voyage j'ai eu encore une impression très douce. La Princesse Hélène qui se trouvait chez sa fille à Séran a eu la bonté de venir avec elle et sa nièce Катя Galitsine, à une station sur la route de Hambourg. Elles sont montées dans notre wagon et nous avons passé ensemble plus d'une heure, jusqu'à la station suivante. J'ai été très contente d'apprendre que le Prince Galitsine avait reçu une lettre de sa belle-soeur (ma petite-fille) et de savoir par elle que tout allait bien à Perme…

J'ai été horriblement fatiguée à mesure que le voyage se prolongeait et après plusieurs transbordements et beaucoup d'ahurissements nous sommes enfin arrivées à Paris avant-hier soir.

Mon neveu et son fils sont arrivés en automobile nous emmener avec nos bagages à Bois-Colombes. C'est là où ils demeurent car le loyer y est moins cher qu'à Paris. Ils occupent une jolie petite villa toute entière n'ayant pour tout service – qu'une servante tcheko-slovaque, qui est une bonne cuisinière. Tous les jours, toute la famille va à Paris chacun pour son travail et rentre pour le déjeuner et puis y retourne jusqu'à 8 heures où l'on dîne. Oh m'a préparé une très bonne chambre et un très bon lit où j'ai été contente de m'étendre après toute ma fatigue…

Votre Majesté m'a ordonné de lui écrire immédiatement en arrivant. Je lui obéis en lui envoyant cette lettre si mal écrite, et qui se ressent encore de la fatigue du voyage. Je Vous baise tendrement les mains, Madame, et je prie Dieu sans cesse de Vous garder de tout mal.

E. Narischkina[29]

Дневник Елизаветы Алексеевны Нарышкиной

Le 4 août 1925

Reçu lettre de ma chère petite Ирина, contente de son sort, aime son mari. Véra a quelques leçons. Elle m'annonce grossesse d'Ирина pour le mois de février! Emotion! Pauvre chère enfant! Sont heureux de cela! Mais quelles complications dans leurs vies, avec si peu d'argent! Dieu y pourvoira. Ирина se porte encore très bien et n'a pas les malaises ordinaires – mais cela viendra – et les souffrances!!! Pauvre enfant et pauvre Véra! Combien je les aime, et combien je regrette d'être loin; rien ni personne ne peut les remplacer[30].


Le 8/21 octobre 1925

Suis horriblement triste, Véra n'a pas reçu encore l'argent que je lui ai envoyé – désolée s'il est perdu, elle a moins de leçons. Irène n'a toujours que sa seule leçon. Je voudrais tant que mes 5 червонцев leur parviennent. Le cher Kot veut arriver ici avec sa femme après le 1er janvier. N'a pas l'idée de ce que cela coûte. M'invite avec tant de cœur à demeurer avec eux. J'en suis touchée de tout mon cœur mais il ne se rend pas compte des difficultés qu'il aura lui-même à vivre[31].


Le 26 décembre 1925/ 8 janvier 1926

Aujourd'hui étais sur le point d'envoyer ma f. de ch. prendre la chambre pour Kot à l'hôtel quand je reçus une lettre de lui. Tout est changé. Ch le retient encore deux mois! Cela veut dire qu'il se prépare au mouvement en Yougoslavie, en accord avec les menées autour du G. D. Nicolas et les arrestations nombreuses d'officiers au sud de la Russie. Ch a recommencé les persécutions contre le clergé. Comme je l'avais pensé, le récit du meurtre de la famille impériale est le produit de la crainte du gouvernement devant les bruits qui courent du salut de la famille. Bruits fondés sur rien mais qui prennent corps devant la crédulité et l'ignorance populaires soutenus par de mystiques considérations.

D'après les cartes envoyées par Kot, il a beau changer de figure, il a l'air d'un nègre. C'est dommage, un aspect distingué et avenant est un gros atout parmi les nouvelles connaissances et dans la position qu'on doit se faire[32].

Из воспоминаний Ирины Голицыной

Я ждала ребенка, а жизнь становилась все труднее. Как мой муж ни старался, ему не удавалось найти работу. Приходилось считать каждую копейку, но и это не помогало. Мы не могли себе позволить даже нормально питаться, и настал день, когда наш хозяин попросил нас съехать, потому что мы сильно задолжали ему за квартиру. Временно мы переехали к маме, а затем нашли комнату в доме неподалеку от нее, что было очень удобно для всех нас.

Большевики отмечали столетие со дня восстания декабристов. Среди них был и Нарышкин. Мама обратилась в Верховный суд с письмом. Ей кажется странным, что она, потомок одного из "героев", подвергается таким преследованиям и вынуждена жить в ссылке, писала она и просила разрешить ей выехать за границу и соединиться с престарелой и больной матерью.

У меня стало немного больше учеников, мы получали кое-какую помощь от брата Ники из Лондона, но жизнь оставалась трудной. Все вокруг чего-то боялись, не доверяли друг другу, взвешивали каждое слово. У нас были друзья среди ссыльных, например, Наташа Любашинская, с которой я познакомилась в Бутырской тюрьме, – она зарабатывала на жизнь себе и своему отцу тем, что пела и играла на гитаре в городском саду. Но другие, даже и очень милые люди, не рисковали открыто выражать дружеское отношение к нам.

Неожиданно маме пришло официальное письмо с приглашением срочно явится в ГПУ. Такие приглашения обычно не сулили ничего хорошего. Что могло случиться? Мы были обеспокоены – на этот раз напрасно. Маму встретили очень вежливо, и кудрявый начальник сообщил ей, что ее просьба удовлетворена и она может ехать куда угодно.

Мы были оглушены. Новость была прекрасная, хотя я испытывала и огорчение, как, впрочем, и мама. Но она была нужнее ее собственной матери, которой недолго уже оставалось жить. Все же она решила не уезжать до моих родов.

Дневник Елизаветы Алексеевны Нарышкиной

Le 10/23 janvier 1926

Reçu ce matin lettre de Véra m'annonçant qu'elle a reçu l'autorisation de quitter la Russie! Ne savais pas qu'elle l'avait demandée. Certes, c'est une grande joie! et le premier pas vers la délivrance. Dieu a entendu le cri de mon âme et la lettre d'aujourd'hui me semble sa réponse. Mais jusqu' à la réalisation que de chemin encore. Répondu que je lui conseillais de partir par la Finlande. Je tâcherai de lui payer son voyage jusqu'à Helsingfors – ce sera bien difficile pour moi – mais après? J'ai eu des secours inespérés – mais elle ne les aura pas. Veut attendre les couches d'Irène, ce ne sera donc que dans deux mois environ qu'elles pourront se mettre en route[33].


Le 20 janvier/2 février 1926

Reçu lettre de Kot. Epaté de la nouvelle de l'arrivée possible de Véra! Peut à peine y croire. Le cher Kot veut emprunter de l'argent pour le voyage de sa mère. C'est délicieux de sa part. Il a en tête une affaire, si cela réussit à s'emmancher, ce sera bien. Il veut attendre pour partir de recevoir à ce sujet une lettre d'Amérique. Je crois que nous ne sommes pas faits pour de grands coups de filet, mais pour poursuivre modestement notre chemin en vivant au jour le jour du pain que Dieu nous envoie. Je ne l'ai pas découragé, mais je n'aurai aucune désillusion quand il m'écrira que son projet est partie en fumée[34].

Из воспоминаний Ирины Голицыной

В конце февраля, вечером, когда мы только что вернулись от мамы, у меня начались схватки. Мы с Ники долго шли пешком по ночным улицам, пока нам удалось поймать извозчика, и мы благополучно добрались до больницы Красного Креста. Утром у меня родилась девочка. Мы назвали ее Ириной.

Тем временем пришло письмо от Ики: она торопила маму с отъездом. Если мама задержится, писала она, решение может быть пересмотрено. Пришлось продать кое-что из оставшихся драгоценностей, чтобы уплатить за паспорт. Наконец, все было готово, и наступил день отъезда. Ники отвез маму на вокзал. А потом приходили письма от нее: сперва из Москвы, где она задержалась на несколько дней; затем из Финляндии, где она пыталась получить некогда оставленные в банке ценности, – оказалось, что они уже были изъяты кем-то по подложным документам; и наконец, из Парижа.

Вера Татищева – кому-то из членов царской семьи (черновик письма)

Париж, 5/18 июня 1926

Ваше Высочество,

Мари Эттер передала мне от Вашего имени 150 крон, которые Вы были так добры мне прислать, чтобы помочь мне доехать к моей матери. Не могу выразить, в какой степени я смущена и благодарна Вашему Высочеству за щедрую помощь, так сильно облегчившую мое длинное путешествие из Перми. Если я не выразила Вам сразу моей глубокой благодарности, то это потому, что впечатление от перемены условий моей жизни в Советской России на те, в которых я очутилась, переехав границу, было настолько сильно, что лишило меня возможности первое время правильно мыслить и излагать свои мысли.

Теперь я начинаю постепенно приходить в себя, главным образом, благодаря тому спокойному и в высшей степени приятному пребыванию, которое я имела у Эттеров в Финляндии. Третьего дня я приехала в Париж. Я не видела мою мать два года, так как провела эти последние два года в ссылке, в Перми. Я нашла Мама несколько ослабевшей, но в общем ее состояние, слава Богу, удовлетворительно. Здесь я еще не осмотрелась и пока не нашла себе работы, но очень надеюсь, что со временем мне удастся найти постоянный заработок, и тогда я смогу вернуть Вам свой долг, что, к крайнему моему сожалению, лишена возможности сделать сейчас.

Благоволите, Ваше Высочество, принять уверение в моей глубокой благодарности и преданности.

В. Татищева

Дневник Елизаветы Алексеевны Нарышкиной

Le 2/15 juillet 1926

Nous avons toujours des fortes chaleurs d'été. Tout le monde s'en plaint, excepté moi car il me semble que cette température est la meilleure cure pour mes maux. Je me sens déjà mieux depuis quelques jours, mais je ne me fais pas d'illusions; dès que reviendront le froid et l'humidité, mes souffrances retrouveront leur intensité. Véra est venue avant-hier. C'est comme je l'avais craint, elle n'est apte à rien et ne trouve aucun travail. Kot ne peut pas la soutenir car il n'a rien lui-même. Pour vivre de son travail il faut travailler et c'est ce qu'il ne sait pas faire. Il apprend à faire des enluminures artistiques sur métal et à titre de secours il reçoit temporairement un petit appointement mais pour que l'oeuvre réussisse, il faudra beaucoup de temps et d'argent si toute l'entreprise ne coule pas.

Me voici de nouveau devant ce problème de la vie qui par la grâce de Dieu avait semblé s'apaiser pour moi, et je suis de nouveau devant les tourments du pain quotidien, augmentés et aggravés par la complication d'avoir à subvenir aux dépenses d'une famille qui ne peut pas s'aider. Je ne puis plus m'adresser à R. maintenant qu'on a rejeté son appui qu'il était prêt à donner. J'aurais voulu passer l'hiver à Nice au "Rousskii dom" – j'attends l'arrivée de Shebeko pour lui demander s'il a appris quelque chose à ce sujet et qu'on me dise à qui je puis m'adresser. Je ne puis rester indéfiniment chez T. et prendre un logement à Paris serait trop cher, je le crains[35].


Le 7/20 juillet 1926

Je me suis crétinisée en lisant une masse de journaux. Tous mécontents et inquiets de la politique extérieure. L'homme s'agite, travaille, hait, souffre, triomphe dans le mal et la volonté de Dieu s'accomplit avec la lenteur des évolutions qu'elle règle. Et quelles débandades de pressions haineuses, de crimes sur cette terre dont la destinée aurait été la préparation pour la félicité éternelle. Ouvert le livre d'Elisabeth "Lesueur". C'est un baume pour l'âme tant elle est pénétrée d'un saint amour des âmes et tant elle est fidèle dans sa vocation. Toute sa vie, toutes ses pensées et toutes ses prières n'ont que ce seul but. Elle y joint ses souffrances – mais parmi ses souffrances il y en a une qu'elle ne connaît pas et c'est celle qui me ronge: c'est le tourment du pain quotidien! Elle est riche et se prive volontairement, mais elle ne connaît pas le spectre de la misère qui – hélas! – se dresse devant moi, pour elle et pour les siens. Je me répète continuellement: Ne vous inquiétez pas. Notre Père céleste sait ce dont vous avez besoin avant que vous ne le lui demandiez. Et j'ai éprouvé la vérité de cette promesse pendant tout le cours de ma vie. Maintenant je vis au jour le jour grâce aux 10 livres que me donne par mois, la bonne petite Ksenia Trofimovna, mais quand cet argent tarde (comme à présent) – la crainte me saisit. Oh! que cette misère m'apprenne enfin l'humilité. J'ai cherché ces derniers temps un abri constant – d'abord près de l'Armée du Salut et puis chez les diaconesses protestantes! Rien n'a réussi. Je dois continuer comme je le fais. Je dois surtout prier, prier de toute mon âme afin que Dieu touche enfin cette âme engourdie et me fasse sentir (mot souligné) sa présence. Mon corps malade et la nécessité de me soigner sont mon obstacle à l'activité naturelle qui me manque, et au secours religieux que je ne puis aller chercher![36]


Le 8/21 juillet 1926

Aujourd'hui en ouvrant le journal j'y lis la mort subite de Dzerjinski, ce terrible chef de la Tcheka et du G.P.U. qui a couvert la Russie de tortures et d'assassinats pendant les 9 années de son pouvoir illimité! Il est mort en pleine période d'activité d'un arrêt de cœur! Le voilà donc transporté devant le jugement de Dieu. Et il reverra tous ses milliers de victimes qui seront un témoignage accablant contre lui! О désespoir! О douleur! Je tire le rideau sur cette horrible vision!..

Léon R. est venu déjeuner ici. Il est entré chez moi et m'a apporté de belles roses. Sa femme n'était pas encore arrivée et il est resté chez moi quelque temps causant agréablement. Il m'a dit qu'il avait beaucoup regretté que Kot eût refusé la place que lui avait procurée un de ses amis. Il lui aurait fait d'emblée une situation de 1500 fr. par mois ou 2 mois – et cela aurait encore augmenté et il l'aurait surveillé et habitué aux affaires. Il aurait été libre depuis 5 heures et aurait eu le temps de s'occuper de peinture ou de littérature; et les appointements réguliers auraient été suffisants pour faire vivre la famille – Véra y compris. Je lui ai répondu que j'avais le même regret. En effet. C'est une chose si rare que d'avoir un chemin ouvert dès le début, qu'il faut s'en saisir avec empressement en voyant surtout cette lutte pour l'existence qui obsède toute la société.

Il n'y a pas de temps pour la culture personnelle et les pleurnicheries qui n'aboutissent à rien. Il faut vivre et faire vivre ceux qui dépendent de vous. S'il laisse à sa femme seule le soin de subvenir aux dépenses de la vie, s'il ne se fait pas des relations utiles mais se lance seulement dans des bavardages plus ou moins intellectuels, il sera en dehors de la vie et à mesure que le temps passera il sera de moins en moins apte à trouver un emploi. Il sera une charge à lui même. Maintenant qu'il est jeune il intéresse et on l'étudié mais dans peu de temps le monde exigera plus – c'est à dire la réalisation de son idéal dans la vie et la stabilité de son existence. Rien n'éloigne comme les efforts à chercher des pleurs et je crains même que cela peut mettre en péril la stabilité du ménage[37].


Le 18/31 juillet 1926

Je lis avec un intérêt palpitant ce que l'on sait des événements et des désaccords qui se passent dans le gouvernement de brigands qui régit notre pauvre pays. Ce serait le moment de faire un grand coup d'Etat et une restauration monarchique que le pays accueillerait avec enthousiasme. Pour moi, et je crois que je suis seule à le dire, il faut affirmer le grand principe de la légitimité. Or le souverain légitime est sans contredit Nicolas. Il ne s'agit pas de ses mérites, il s'agit de son droit qui est irréfutable. Il aurait fallu que ce principe fût reconnu par la nation entière sans jugement ou appréciation de celui qui la représentait, que ce principe fût reconnu par la famille en premier lieu; que le G. D. Nicolas mette au service de ce principe sa popularité et son épée – et que l'Impératrice mère cesse son enfantillage de croire à la fable du Souverain vivant et caché.

Dans l'animosité contre Kyr. il y a beaucoup de sa part de l'ancienne animosité familiale, et certainement que ce serait une douleur de plus pour elle de voir quelqu'un d'autre occuper la place de ses enfants. Elle n'a pas la hauteur d'âme de s'élever au-dessus de ses griefs et antipathies personnelles et voir par dessus tout – le salut de la Russie dans la réunion de toute la nation autour du sceptre d'un seul homme quelque faible qu'il soit. Le mieux serait de faire taire les exigences de tous les partis qui se contredisent et s'entre-déchirent. Je suis toujours très attachée à l'Impératrice étant restée peut-être la dernière de ses relations de ses premières années en Russie. Je l'aime et j'admire son cœur pur et aimant, la dignité de sa vie et la noblesse de ses sentiments, elle est profondément entrée dans mon cœur. Mais mon esprit ne peut pas ne pas voir combien elle a fait fausse route et combien son refus de voir Kyr. a compliqué la situation de dissension dans la famille Impériale, a mis la dissension dans l'émigration… Le G. D. Nicolas vieillit dans l'inaction[38].


Le 1/13 août 1926

Nous avons eu un soir les Galitzine. Ils travaillent tous deux, lui dans un

restaurant et elle dans un bureau des commissions. Les Kots étaient là aussiet elle m'a paru gentille et bonne. Ils sont occupés de se faire leurs positions et n'aident en rien Véra. Celle-ci espérait avoir un logement avec eux, mais ceci n'entre pas dans leurs plans. Je voudrais tant que ma chère Véra trouve une occupation, car je ne puis plus la prendre à ma charge. Elle est bien gentille et je suis enchantée de passer ce mois avec elle mais tout est si cher que je ne pourrai pas continuer indéfiniment[39].

Владимир Голицын – Вере Анатольевне Татищевой

17 июня 1927

Prince Vladimir Galitzine

Byron House, 7, St. James's Street London, S.W.I.


Дорогая графиня Вера Анатольевна,

Письма – ваше и Никино – прочел с большим интересом и очень благодарю вас. Я уже некоторое время не писал им, зная, как это опасно. Надеюсь, что Ники еще не начинал хлопотать об разрешении о выезде, момент очень неподходящий, и это только могло бы привлечь внимание властей к нему. Мы с женой так бы хотели выписать их сюда и готовы выслать им денег на переезд, но считаем, что сейчас надо обождать, так как очень уж неспокойно там со всеми этими арестами. Надо дать улечься тревоге. Если будет возможность, то напишите, чтобы они сидели смирно и пока не хлопотали даже о выезде в Финляндию.

Здоровье Ирины меня беспокоит, надо, чтобы она питалась хорошо. Я бы хотел послать немного денег им, тете и сестре Наде, но отсюда боюсь это делать. Если вы думаете, что это можно сделать из Парижа через вас, то, пожалуйста, напишите мне, и я пришлю деньги для перевода.

Кланяйтесь очень от нас обоих, писать им сам пока не собираюсь.

Целую ваши ручки. Преданный вам В. Г.

Николай Татищев Из неопубликованного романа «Сны о жестокости»

В мелких ресторанах на бульваре Батиньоль уже обедали рабочие и конторские служащие. Они имели суп, мясное блюдо, тарелку бобов, банан или яблоко и поллитра красного вина. В первый год моей парижской жизни, после Балкан, все это казалось невероятной роскошью, так же, как и моя гостиница на рю дэ Дам. Трамвай номер 5 бежал мимо знакомых колбасных и аптек, между жидкими каштанами бульваров, около парка Монсо, мимо переулка, в глубине которого сияла полинявшими куполами русская церковь, взобрался кверху, обогнул Триумфальную Арку и, продребезжав по бесцветной авеню Клебер, остановился на своем конечном пункте.

Дом, куда я направлялся в этот полдень, был дальше, в Пасси. Вольф занимал дорогую квартиру в нижнем этаже. Лакей Семен сказал: "Барон сейчас выйдут", – и пропустил в парадные комнаты. Их было две, с коврами и диванами. Рояль, птицы в клетках, на стенах – гравюры. Имелись книги: разрезанные номера "Верст", "Сестра моя жизнь" Пастернака, "Общее дело" Н. Ф. Федорова, "Жизнь Дизраэли" Моруа. Стихи Маяковского. "Тайна трех" Мережковского. Ремизов. "La Rose de Saron" Tharaud. История России по-английски Святополк-Мирского. На столах стояли фотографии каких-то французских актеров с подписями. Были еще безделушки, купленные по случаю на распродажах, может быть, на Marché aux Puces[40], например, детская вышивка в раме под стеклом. Вольф вышел без трости, но заметно хромая, подпрыгивая на ходу – последствие тяжелого ранения под Перекопом в 1920 году. Он приближался, слегка напудренный, благосклонно-задумчивый, эстет, поэт, музыкант, аристократ. Усевшись на одном из диванов среди фотографий и цветов, он сразу начал рассказывать, что он разорен. За квартиру уже год не заплачено. Недавний проигрыш в Довиле окончательно доконал его. И потом, ты не можешь себе представить, во что мне обходятся эти мальчики. Их нужно кормить, одевать. Они берут ванну и надевают, не спрашивая, мое белье. На днях один надел мой смокинг и так уехал, quel animal![41] Андрей не лучше: он окончательно поселился в гостиной, ест и пьет, приводит своих Евразийцев – здешних, еще куда ни шло, mais ceux de Moscou!..[42] Брошу все и уеду в Ниццу, в Лондон, к черту на кулички. Кстати, ты слыхал это стихотворенье Князева, посвященное мне? Кончается так: "И прыгнув, точно антилопа, – татарин, вырвавшись из орд, – нам закричал: е… в жопу – меня на площади Конкорд!" Смешно, правда?

– Гениально, – сказал я. – Дай мне все стихотворение, я перепишу.

– Пожалуйста, – сказал Вольф с притворным безразличием. – Воображаю физиономию твоей бабушки, когда ты это ей прочтешь.

Сзади зазвенели рюмки. Семен, неслышно ступая, поставил около меня поднос. Я налил из глиняной бутылки что-то густое, настоенное на травах всего мира, смесь запахов и вкусов гор, полей и лесов, океана и солнца, и выпил. Захватило дух, жар разлился в груди и в желудке.

– Как, без воды? Да ты сопьешься, говорю тебе, что ты сопьешься, и на тебя будут показывать пальцами, – говорил Юлий откуда-то издали. Белое облако за стеклом над крышами с куском синего неба вдруг качнулось ко мне с таким ослепительным торжеством, что я на секунду закрыл глаза, боясь умереть от восторга. Солнце проскользнуло сквозь облако и сразу засияло еще ярче. Тяжелая рука налила еще стакан и поднесла к губам, которые отпили половину.

Перед дверью остановился автомобиль, и, минуту спустя, в комнату вошел Андрей. Высокий, в слегка потрепанном костюме, однако, элегантный, он шел по ковру, как по полю под Каховкой, но с портфелем. Недавно он благополучно вернулся из своей конспиративной поездки в Москву и потому жил в состоянии приподнятой ажитации.

– Вы все пьете? С утра? Не только загниваете, но уже окончательно разложились.

– Не на твои д-деньги пьем, – сказал Вольф, подражая пьяному, хотя сам не выпил ни одной рюмки.

– Ох! не говорите мне про деньги, – сказал Андрей. – Скоро завтрак?

Когда Вольф закончил диктовать, мы втроем перешли в другую комнату и сели за накрытый стол.

– Ну-с, vous tous mes très chers frères dans vos grades et qualités![43] – сказал Андрей, – Гурьев, генерал, помнишь, Борис, оказался невероятнейшей теткой. Вчера проезжаю мимо Селекта и вижу, он сидит, обнявшись с эфебом, и пьет кофе, как святой. Или, во всяком случае, кто-то, очень похожий на Гурьева.

– Меня это нисколько не удивляет, – говорю я. – Я это давно знал. Под Каховкой он в разгаре боя делал мне двусмысленные авансы.

– Он должен быть приятный, – сказал Вольф. Седая борода веером, жесткие усы с подусниками. Пахнет табаком… это не он сказал в турецкой бане: мальчик – это я?

– Как? Расскажи, – попросил Андрей.

– Ну, Петруша в Константинополе требовал мальчика его мыть, а добрый Гурьев подскочил голый, с дымящимся, палец во рту и, кокетничая, шепотом, басом: мальчик – это я. Да… terrible vieillard, auteur de ces exploits[44], – продолжал Вольф, помолчав. – У нас троих разные вкусы: я люблю стариков, Андрей городовых, а Борис червяков. Как хорошо, что мы так разделились.

– А как же Семен? ведь он средних лет.

– Это клевета. Il est sage comme une image[45]. Ах да, вчера (Вольф слегка поперхнулся, чтобы скрыть смешок, но тотчас справился, вернулся к невозмутимому безразличию), вчера такая картина. Мы с Альфредом забыли запереть дверь et on nous а attrapés en flagrant délit[46]. Вдруг сзади шорох, точно мышь пробежала. Оборачиваюсь насколько могу, вот так, одним глазом, и что же… Спина Семена, уходящего на мягких лапах, вот так, с письмом. С тех пор он старается показать, что ничего не видел, самым деликатным образом. Quelle délicatesse de sentiments chez ce peuple! Figurez-vous ce qu'il m'a dit[47]: "Вы бы лучше приблизили – vous entendez[48], "приблизили", n'est-ce pas que c'est charmant[49] – приблизили барона Андрея Рабе или графа Рихтера, тогда бы, по крайней мере, белье было бы цело…"

– Теперь совершенно серьезно, и прошу не острить, – сказал Андрей. – Для легких флиртов я – интернационалист, как всякий. Но для серьезного – je suis plus patriote que… que mon grand-père[50]. Из Москвы я ездил в Архангельское, имение Юсуповых, смотреть музей, и там был один красноармеец…

– Ну и что же.

– Ну и мы с ним потом встречались каждый вечер.

– Я бы предпочел Максима Горького, – сказал Вольф.

Наши разговоры были для нас не новы. С малыми изменениями они повторялись изо дня в день, мы были виртуозами, достигшими совершенства в этой игре. И всех нас, каждого по-своему, грызла мысль о деньгах. Вольф в самом деле был накануне разорения, Андрей, который, конечно, не был создан для зарабатывания денег, давно исчерпал все ресурсы, где можно было занимать, я же давно не платил за номер и только в гостях мог есть и курить в свое удовольствие. Сейчас я один пил водку и ликеры, оба мои приятеля не любили алкоголь и удовольствовались стаканом белого вина.

К концу завтрака меня порядочно развезло, но я вызвался проводить Андрея, который сразу же собрался мчаться в типографию, к Кутепову и еще куда-то. Я знал, что если лягу на диван, то засну до вечера и потеряю день. Мы быстро зашагали по переулку с сохранившимися кое-где частными садами. От ночной непогоды не осталось следа: сияло осеннее солнце, с некоторых каштанов еще свисали, как перчатки, последние коричневые листья. Тени от чугунных оград ложились на плиты мостовой, как брошенные музыкальные инструменты со струнами. На скрещениях переулков возникали яркие мелочные лавки, гаражи, голубые прачешные, зеленые парикмахерские. И всюду звенела синева: в стеклах, в листьях, в автомобилях, в белых послевоенных домах, не успевших еще нажить серебряную парижскую патину. Ноги шагали недостаточно скоро, хотелось пуститься бегом, чтобы осмотреть как можно больше улиц, садов, треугольных площадей.

Мостовая на солнце блестела серебром, ослепляя, точно рябь морского залива. Прямая перспектива авеню устремляется слегка вверх, где в голубой дали воздвиглись просторные высокие ворота. Там мелькают черно-белые силуэты гуляющих, заворачивают голубые экипажи. Латинская отчетливость городского пейзажа, прямые латинские буквы вывесок и афиш, прямоугольные буквы, синие на желтом, белые на синем. На ветру буквы трепещут, как флаги, шевелятся щетки, свисающие перед магазинами красок, банки с мазями, огромные бутылки Жавель. Трамвай номер 5 прогремел, звеня:

Du beau, du bon Dubonnet

Vin tonique au quinquina[51],

и скрылся за довоенным ватером, с куполом, на три персоны, облепленным плакатами Byrrh. Красильня Клебер. Отдельные банки. Перья, конверты. Галстуки. Апельсины размером с дыню. Мелом на стене – школьные буквы: il est interdit d'écrire à la craie[52]. Золотая булочная, золотой сноп пшеницы, pâtisserie fine[53], five o'clock tea[54]. Часы Омега. Черный антикварный с рыцарем в витрине. Аптека с шарами. Консульство республики Гондурас.

Андрей говорил, что в Москве строгая цензура надоела всем, даже коммунистам. Скоро наши рукописи смогут появляться в толстых, тяжелых московских журналах, ядовитые парижские цветы между елок и осин. У Трокадеро мы расстались, Андрей поехал на левый берег, а я пошел по утреннему пути к Триумфальной арке.

Мария Хорева – В. А. Татищевой

1928 год 25 декабря

(поновому стилю) от Маше.

Добрая и Милая Вера Анатольевна, письмо я ваше получила и досехъ поръ я горько плачу об Своей Доброй и Милой Госпоже об Елизавета Алексеевни.

Милая Вера Анатольевна как мне ее жаль я немогу подумать что нету моей Доброй и Милай Елизавети Алексеевни, больше уже ее снами нету, как ета жаль такую Милую и Ласковою, Добраю и Прекраснаю Фиалачку. Какъ жаль что я ее больше неувижу никода, как я обей плачу, какие она мне писала письма, как она меня утешала, она мне прислала 2 карточки. Фотографические карточки, и какая мне была радость для меня что я увидела мою Добраю милаю Госпожу. Я ее такъ целовала отрадости.

Вера Анатольевна когда я получила ваше письмо я только взглянула на вашъ подчеркъ и сразу поняла что умерла моя Фиалочка я сразу заплакола. Зачем плачешъ письмо ничитала а плачешъ? Прочитала я ваше письмо и сразу упала духомъ и много дней нипила и неела. Вэти дни я была во Ивашкове у Клавдий Васильевни, но письмо мне сразу привезли, я прочитала и сразу побежала котцу Никону к Священнику сказала ему. Ето дело было в субботу а воскресенье я подала заупокой просферу, а батюшка отецъ Никонъ отслужилъ Большую панихиду, и пока онъ будитъ живъ всегда и будит поминать нашу Милаю Елизасету Алексеевну, она мне прислала последнее письмо 15 сентября, и просила меня сходить и сказать отцу Никону чтобъ онъ обней помолился, а мне писала, что она заболела и очень опасно. Посмотри на мою карточку помолися обо мне, но я навсегда за ее молилась когда бываю в церкови на ваше могилы навсегда заходила и земной поклонъ вашемъ могиламъ. Я пришла и Зывашково Воскресенье, была в церкови заупокой подала записочку и отслужила Большую панихиду на вашихъ могилахъ. Сейчасъ нимного успокаиваюся, письмо послала въ Елизаветино и там вутрени было оглавление была заупокойная обедня в честь ея памяти, и каждый празникъ понихида об ней.

Вера Анатольевна какой я видила сонъ. 20 октября вы ее хоронили, а я 23 октября видила Елизавету Алексеевну. Она была у нас в Дорожаевской Церкви и шла она в боковую дверь, от Волосова будто она идетъ такъ спешитъ и свечка в рукахъ, и в розовым хорошим платье. И будто я была одна в церкови я ее такъ ясно видила такая у ней легкая походка и она шла прямо к боковой двери и поставила свечку в самой уголъ и обратно я ее больше нивидила. Я заней хотела пойти но сама себе решила что она обратно пойдетъ я ее установлю и спрошу какъ вы смогли попасть сюда раздетыя в одном платьеце но обратно я ее невидила, там она больше непроходила. Пошла в Воскресенье в церковь и посмотрела куда ставила свечку и приставь себе Вера Анатольевна какимъ она святымъ угодникамъ ставила свечку (Борису и Глебу), я сразу подумала, что умерла моя Добрушка и зашла на ваши могилы помолилася обней за живою и за умершею, я ее так часто, ее и Александру Алексеевну видала восне я с неми была около Волосово, точно наяву, я сними была около дома так яственно.


Милая Вера Анатольевна прости меня что я несразу ответила, я немогла писать я долго не могла в себя придти. Еслибъ вы знали как мне жаль Елизавету Алексеевну, теперь я совершенно осиротела, всехъ я своехъ добрыхъ и милыхъ и любящехъ Друзей потеряла!

Живу я без любви и безласки. Неским вымолвить неединаго слова, только живу прошломъ воспоминаниемъ. Добрая Ирина Дмитривна мне иногда напишет, я ей все подробности пишу, Елизавета Дмитривна непишет.

Милая Вера Анатольевна ни забудь меня жалься надомной и утешь меня какъ мне тяжело. Я посмотрю на всех людей и все как люди, они имеют свое пристанище, но я как и Не Человекъ не имею своего уголочка.


Милая Вера Анатольевна теперь я вамъ опишу осебе какъ я живу. Живу очень плохо и бедно и одиноко. Всеми я брошена и всеми я забыта. Живу я у брата отецъ уменя умеръ, мать старая, брату я совсемъ лишняя. Лето я работаю убрата а 2 зимы жила у Клавдии Васильевни во Ивашкови, зиму в Ярополи. Сейчас я навремя приглашена у Клавдии Васильевни, накороткое время.

Милая Вера Анатольевна как мне надоела мое скитание, немогу я еметь своего уголочка и как я обытом горько плачу. Я беззащитная женщина я совсем одна! Горе и бедность никуда отменя неуходитъ, я очень постарела заетотъ годъ, порывъ любви меня очень состарилъ. Вы сами знаете заково мне хотелося пойти замуж в место замужества я получила измену, вы прочитаити мои письма которые я посылала Елизавети Алексеевни, тамъ все подробности описаны, ково я такъ горячо любила, до сехъ поръ я обнемъ плачу я его иногда вижу только издали, конечно онъ сомной всегда вежливо раскланиется но для меня ето одна болезнь. Вера Анатольевна, я его имя и вамилия нибуду писать, вы хорошо знаити его, в письмах у Елизавети Алексеевни вы узнаети кто мой был женихъ.

Милая Вера Анатольевна жениха я своего желею, а Елизавету Алексеевну немогу забыть, я недумаю что она умерла, она невидимо сомной, какие она мне письма хорошие писала, теперь я ихъ навсегда читаю и верю что она мне писала истинную правду. Она мне писала и наставила она мне на путь истины. Милая Вера Анатольевна я вам очень сочувствую, вашему горю и вмести с вами плачу о вашей великой потери вашей Доброй Маме а для меня была Доброй Госпожой, так я навсегда думаю обней. Милая напиши мне что-нибудь обней я буду очень рада а на Синитара я ненадеюся что он мне пришлет даже и нежду от него письма.

Милая Вера Анатольевна как я вами благодарна за ваше письмо, пишити мне, я вам буду отвечать какие будут новости я вам напишу. Хотя у меня нету денег на марку, письмо заграницу 16 коп, марка, бумага, конвертъ 20 коп. Заработать негди. Напишити адресъ письменно. Ивана Ивановича нету никто не можетъ написать вашъ адресъ

Молюся за тебя Богу я всегда думаю обвасъ и об Ирини Дмитривни, и очень васъ жалею. Еще разъ прощаюся свами, крепко васъ целую, ваша любещая васъ Маша Хорева.

Глава 2

Монпарнасский царевич

Из воспоминаний Иды Карской (Шрайбман){5}

Как-то, когда мне было десять лет, к нам пришли молодые люди, мои кузены. Им было лет по 18–20. Один из них очень мне нравился, и мне хотелось обратить на себя внимание… Все сели за стол. Кузен встает с бокалом и произносит: "Я пью за здравье тех ворот, откуда вышел я и весь народ!" Второй с хохотом ему отвечает, что пьет за здравие ключа, коим отворяли эти врата. Моим родителям тосты крайне не понравились. Мы, девочки, сидели на другом конце стола; вина нам, конечно, не давали, и мы пили воду. Но вслед за любимым кузеном я встала со своим бокалом и со всем азартом, на который была способна, повторила: "Я пью за здравье тех ворот, откуда вышла я и весь народ". Тут мать поднялась и длинным-предлинным пальцем показала мне на дверь.

* * *

Я много читала, любила ездить верхом и рисовала. Рисунки мои в доме обычно не одобряли.

Помню приезд Николая II в наш город. Гимназия, кружевные воротнички, передники, пелерины. Почему-то мне запомнилось, как папа сказал: "Он ведь на меня похож: такая же рыжая бородка. Не интересно. Пойду лучше посплю". Мне тоже вдруг все это пышное торжество стало не интересным: "Я с папой". И мы ушли с ним вместе.

Революцию приняли в нашем доме хорошо, особенно отец. Из ковров красные ниточки выдернул – в знак солидарности. Но как дальше складывались отношения моего отца с новым режимом, не знаю: в начале 20-х годов я уехала. Мои родители были против Парижа, считали, что это "развратный город". Отец даже сказал, что не дает своего разрешения на приобретение иностранного паспорта. Но паспорт у меня уже был в кармане. Среда, из которой я вышла, была мне абсолютно чужда, и я никогда не раскаивалась в том, что оставила родной дом навсегда. Париж стал для меня моим настоящим домом.

То была эпоха послевоенной разрухи. Мне приходилось писать в трудовых анкетах: "консьержка", и никого не интересовало, что происходила я из состоятельной семьи. Порой не было ни денег, ни работы, часто даже нечего было есть. Я брала одну морковку и одну картошку, и из этого варился суп – почему-то он получался очень вкусный. И хлеб покупала весом полегче – черствый. Зато много и беззаботно смеялась. Для меня не существовало ни времени, ни места – я ходила по земле, как лунатик, была "летучей рыбкой" (так меня называл Ремизов).

Чтобы выиграть бесплатный билет в кино, мы держали пари: кто первым дойдет до кинотеатра на одних каблуках, тому и покупают билет; я всегда выигрывала. В кафе заказывали ужин, съедали его как ни в чем не бывало, а потом ухитрялись найти кого-нибудь, кто заплатил бы за нас. Любили ходить на марше-о-пюс – чаще ради забавы, но не менее часто и ради того, чтобы купить себе что-то из одежды. Тогда на парижской толкучке можно было купить и ржавый гвоздь и старенькую, совсем потрепанную шубку за 2–3 франка. Позже, когда в Париж приехала моя сестра, мы покупали такие шубки для матери Поплавского – она их, с нашей помощью, чинила, и так мы зарабатывали себе на жизнь.

* * *

Я училась на медицинском факультете Сорбонны. На лекциях обычно было скучно, и я водила карандашом по бумаге – делала по старой привычке рисунки. Мне было лет 19–20, когда я начала искать какую-то дополнительную работу в области декоративных поделок и пошла на конкурс в одну из парижских мастерских по дизайну. Там я стала раскрашивать шарфы и делать прочие декоративные штуки. Но я чувствовала, что недолго буду заниматься этим, меня декоративное искусство скорее забавляло, но не интересовало. В дальнейшем я научила целую русскую колонию делать декоративные панно. Довелось даже делать заказы для Диора. Нам хорошо платили за то, что – как говорили – мы обладаем необычайной выдумкой.

Параллельно я продолжала заниматься рисунком. Рисунков накопилось около полутора тысяч. Художники и издатели, видя эту груду, говорили: "Скажите ей, что она сумасшедшая!" Но бросить рисовать я не могла, как не могла бросить курить.

* * *

Мы все были несколько имморалисты и могли бы занять достойное место в романах Андре Жида. Поплавский любил немного выпить, немного покурить, не слишком, но увлекался наркотиками – он хотел испробовать все. Развлекаться – так развлекаться, кутить – так кутить. Сейчас я с содроганием вспоминаю наши затеи, а тогда мы относились к этому с легкостью. Помню, я поставила себе на голову апельсин, а Борис пускал в него стрелы на пари: попадет – не попадет. Я стояла, а он кидал свои стрелы. К счастью, чаще они попадали в стену, чудом оставляя меня и апельсин невредимыми…

Как-то я сидела дома и зубрила анатомию перед экзаменом. На входной двери я повесила большой плакат с надписью: "Гости не должны оставаться более пяти минут". Чтобы посетители не задерживались и не мешали мне, я специально надела пижаму. Так и занималась. Но гости заходили, сидели пять минут, выходили и тут же возвращались. Вдруг прибегает Поплавский, сестра вместе с ним. "Пойдем на заседание "Зеленой лампы". Я хочу там выступить: сегодня я решил стать знаменитым".

Я подвернула пижамные штаны, накинула пальто, и мы отправились. Мы пришли поздно, вечер был в полном разгаре, и мы, разумеется, не знали, о чем шла речь до нашего прихода. И вот слова попросил Поплавский. Он выступал с запалом, с азартом. Речь его была о проблеме Христа в современном мире. Когда он произнес фразу: "Если бы Христос жил в наши дни, он танцевал бы шимми или чечетку", это произвело эффект разорвавшейся бомбы… Его хотели прервать, нам с сестрой было неловко за его выходку… Мережковский был крайне раздражен. Но рыжевласая Гиппиус была в восторге. Когда Поплавский закончил, половина зала разразилась смехом, а половина была действительно в восторге.

Дневник Дины Шрайбман

Из записей ноября 1927 – января 1928

Никогда не чувствуешь себя такой слабой, маленькой, как когда любишь. Снова то же несчастье! Миша! Если бы ты знал, как мне тяжело. Вспоминается, как горько ты всегда восклицал: "Динь, из тебя приходится каждое слово откровенности вытягивать клещами!" Борис более жесток со мной, это приводит его в гнев.

Но разве я виновата? Я не совсем доверяю людям, и Борису не доверяла, а сейчас нужно приучиться. Смешно, разве я ему уж очень доверяю? Не могу себя заставить быть откровенной, могу это только написать. Я не думала, что любить так горестно и мучительно, что требуются такие напряжения и жертвы. Да, жертвы. Хотелось сегодня сказать Борису: оставь меня, уходи, не заставляй меня поступать против воли. Но ведь он уйдет. Он ведь все равно уйдет, не теперь, так через несколько дней.

* * *

Если бы ты знал, Борис, как это подло – поступать так со мной. Нельзя глумиться над человеком, который любит. Но пусть будет так. Теперь я уже сильнее тебя, хотя все-таки тебя сильно люблю, продолжаю любить. Хотелось бы, чтобы чувство подсказало тебе быть бережнее со мной, так как может наступить момент, когда я отрежу тебе всякую возможность возвратиться ко мне. Да, я чувствую, что самолюбие возьмет верх над чувством любви. Ты отчасти убил его.

* * *

Зачем я сделала эту гадость с Терешковичем?

Впрочем, сегодня мне уже все равно. Сегодня, когда был Борис, я поняла, что я его уже тоже не люблю. Любить – это жить, что-то делать, чувствовать, а я предпочитаю спать, спокойно отдаться течению жизни.

Сегодня я поняла, что возвращаюсь к этому своему постоянному состоянию. Снова пойдут спокойные, ленивые дни, ты не надолго пробудил меня, Борис. Я снова вступаю в заколдованный приятный круг лени, спокойно переворачиваю страницу нескольких месяцев мучительного, горького бодрствования.

Может теперь, когда я отдалилась от тебя, я тебя лучше увижу?

* * *

Какая тоска! У меня ни к кому из окружающих нет даже просто теплого отношения. В Париже только два человека меня интересуют – Ида и Борис. И что бы ни сделали эти два человека, какие бы дурные поступки они ни совершили, это не изменит моего отношения к ним. Я люблю их не за то, что они делают, а за то, что они есть. Только если бы они знали, эти два дорогих существа, как мне трудно и печально живется, они не увеличивали бы тяжести моей жизни.

* * *

Я устала. Устала, и трудно перебороть усталость. Все в жизни складывается комично. Люди свежие зачем-то стреляются, а уставшие зачем-то живут, из какого-то приличия. Сократ говорил, что он исполняет свой долг, умирая, должно быть, мы тоже исполняем свой долг, сохраняя свою жизнь.

Никогда не приобретайте туберкулеза. Скучно, мучительно и неприятно. Умирайте от тифа, разрыва сердца или огнестрельной раны, только не от туберкулеза. Нет ничего ужаснее сознания, что у тебя вид несчастной, обиженной, страдающей жертвы. И главное, когда не от чего страдать, когда все слишком обыденно и просто.

* * *

Неужели же половые отношения имеют такое влияние на людей. Вот и Дряхлов почему-то взволновался. Ведь он же уверен, что Раиса его любит. Какая же ему видится беда?

Конец ознакомительного фрагмента.